On embarque le 8 mai. Pari tenu. On est rincé mais on y est !    
Après avoir fixé une date pour satisfaire chaque personne qui s’intéressait à notre voyage, nous nous sommes pris au jeu de cette date symbolique du 8 mai.
Engagement tenu vis-à-vis de tous et vis-à-vis de nous en premier, nous avons lâché notre petit nid douillet lové au cœur de Malmousque pour embarquer le lundi 8 mai 2023 à bord de Zou Maï après être passés à la Bonne Mère pour encourager les bons esprits à être à nos côtés pour cette aventure !!! 

Youhouh, le voyage commence. 

Les enfants ont dit au revoir à leurs copains, leur maîtresse, ils ont mis tous leurs jouets dans 2 caisses qui sont embarquées et sont à présent avec nous toute la journée pour le meilleur et pour le pire !!

Une météo forte et un besoin indispensable de se reposer avant de larguer les amarres nous font rester 4 jours à Port Corbière. Visites des copains, rangement du bateau, derniers avitaillements et surtout commencer à s’amariner et vivre ensemble à 4 au quotidien. 
On crée un rythme dès le premier jour en proposant des activités pédagogiques aux enfants. 

Le bateau est presque prêt, reste juste un souci d’électricité : on se prend le jus dans les pataras et sur la poupe du bateau et pas que du 12V, du 115V également ! On règlera finalement ce point plus loin à Hyères par une 2e mise à la masse du gréement dormant.

Un départ mouvementé

Comme si Marseille ne nous laissait pas partir tranquillement, comme si la Bonne Mère nous disait : « restez vigilant, soyez aux aguets, le voyage sera semé d’embuches et d’aventures ! »  Nous partons en fin de matinée.
Kaïs, préparateur de voiliers qui nous a accompagné toute l’année dans la (p)réparation de Zou Maï, est là sur le ponton pour larguer les amarres. Sympa !
Les 15 – 20 nœuds annoncés ne sont finalement pas là. La houle amenée par les 4 jours de tramontane et le voilier sous-toilé sous trinquette font qu’Éole est malade.  On se décide à affaler la trinquette (petite voile d’avant) et envoyer le génois et quelques minutes plus tard, le vent arrive, on est sur-toilé !  Le bateau gite, la mer est hachée, le ciel est chargé… Cap vers le Frioul pour une pause déj au mouillage dans la Calanque de Pomègue. A peine avons-nous eu le temps de déjeuner qu’un voilier au mouillage dérape à notre vent. On le hèle, il allume son moteur, remonte sa chaîne mais… trop tard, son ancre s’est prise dans notre chaine ! Tout va très vite ! Il arrive sur notre étrave tribord, je prends notre plus gros pare battage pour parer le choc, Vincent se met à la proue. Leur ancre remonte finalement sur notre davier. Il a le temps d’attraper l’ancre et de l’envoyer à la mer. On évite la collision de si peu !! 
Rhhhooooo, après des mois de préparatif… On aurait vraiment eu la poisse car la collision aurait été forte avec des rafales à plus de 25 nœuds.
Le récit ne se termine pas là ! Les voiliers quittent le mouillage au fur et à mesure. Nous sommes le 12 mai et mais on se croirait en mars avec ses giboulées. Le ciel est menaçant, nuages noirs à la côte, grains au large… On décide de remouiller au centre de la calanque qui n’est pas si grande si on veut mettre de la chaine et pouvoir tourner autour. Juste après avoir mouillé, paf, renverse de vent qui nous emmène sur la ferme aquacole !  On est décidément pas bien dans ce mouillage.
Changement de stratégie, on relève l’ancre pour aller dans les Calanques à l’abri du vent du Nord-Ouest. Nous partons sous trinquette seule, tout doux, au portant et filons à 6 nœuds dans une mer sombre et agitée.
Ça y est, nous quittons Marseille, cette si belle rade qui nous a accueilli pendant plus de 10 ans sous le tumulte des éléments. 

Passé le Cap Croisette, la situation s’inverse. Une mer belle et calme nous accueille, un petit vent de 10 – 15 nœuds est là pour nous pousser jusqu’à Sormiou où nous arrivons en fin de journée. Soirée magique et festive avec du foot de mer pour les enfants, du vin rouge et une côte de bœuf au mouillage !   

Au revoir Marseille et l’ancrage,  Bonjour le voyage et l’inconnu !

Emma