La choisir et... s'accorder dessus
Nous étions depuis plusieurs jours à Syracuse pour en profiter, certes, mais aussi pour guetter la bonne fenêtre pour traverser vers les Îles Ioniennes, en face, sur la côte Grecque.
Premier choix à faire : y aller en direct ou longer la côte calabraise puis traverser ?
Nous avons choisi d'y aller directement, faute de bon mouillage protégé sur la côte calabraise, sans avoir à s'enfoncer trop dans le Golfe de Tarento.
Donc décision est prise d'y aller en direct.
Reste maintenant à savoir quand
A cette période les vents dominants descendent de la mer Adriatique (donc de nord nord-est). C'est le cas depuis une semaine, et ce, de manière assez forte (20 nœuds établis, rafales à 35). Mais la côte calabraise protège de ce flux et créé bien souvent un calme sur une bonne partie du trajet. On guette donc une accalmie, mais pas trop quand même, pour pouvoir traverser à la voile au maximum.
260 miles à 5 nœuds de moyenne (on espère faire mieux) : on prévoit deux bonnes journées de mer.
La fenêtre s'offre à nous :
- si nous partons le mardi matin, nous pouvons espérer avoir un peu de vent les 24 premières heures puis toucher le flux de nord nord-est pour le reste. Mais ce flux est annoncé avec des rafales à 25 nœuds et une houle de face, ce qui peut être musclé car nous serons au près ou pas loin (allure plutôt musclée car proche du vent, avec un bateau qui sera à la gite)
- si nous partons le mardi après-midi, on risque de commencer par 24h de moteur, mais toucher en suite un vent moins fort.
J'avoue pousser pour la première option, histoire de faire un maximum à la voile. Capitaine Emma signe. On largue les amarres mardi à 8h.
La suite ici :
Débrief, en bref :
- la première partie de la traversée sera comme prévue, 4h à la voile puis 12h au moteur
- vers minuit le mardi soir on touche de nouveau du vent pou rnaviguer à la voile et... la houle qui va avec car ce flux caresse sur beaucoup de miles la mer Adriatique avant de nous arriver
- et là, on réalise que l'on a passé plus d'une semaine au calme à Syracuse. Calme qui veut aussi dire que l'on n'est plus amarinés... L'équipage est un peu beurk, Éole a le plus souffert mais il ne faillit pas à sa réputation de bon moussaillon : "un vomito et ça repart". Bon OK, il en a fait 7 et il a toujours la pêche juste après, impressionnant. Ambre qui n'est habituellement jamais malade l'est une fois. Et Emma et moi ne sommes pas top top. Mais on décide de continuer faute de réelle solution de repli abrité.
- on abat un peu pour être au bon plein et avoir un angle plus confortable par rapport à la houle. 20 nœuds de vent, Zouzou file à plus de 8 nœuds, bien stable.
- le temps s'étire, on profite de petits rien, des dauphins, des nombreuses tortues croisées et des nuits aux milliers d'étoiles, filantes bien souvent.
- arrivée le jeudi au bout de 48h avec le soleil levant, un peu fatigués quand même car les nuits ont été moyennes pour Emma et moi, au contraire des garçons qui dorment à poings fermés la nuit.
Vincent
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