Un petit audio pour commencer
Quand l’hivernage rencontre la magie du voyage
Après 6 mois de navigation dans cette grande bleue, nous arrivons à Leros où nous hivernons Zou Maï. Nous préparons l’hivernage, checkons et recousons les voiles, refaisons faire le support du pilote qui n’était pas assez solide, commandons la fabrication sur-mesure d’une capote, préparons la révision du moteur… nous sommes alors sur le quai public de Lakki et un couple de français nous interpelle ! « C’est un Beaufort 16… il est bien entretenu… », on entame la discussion et après quelques échanges, on comprend que nous sommes en train de rencontrer Alain et Valérie, Le couple qui nous a fait connaître et envie d’acheter Zou Maï !
En avril 2022, leur voilier est à vendre en Grèce, un Galian 13. Nous faisons une visite en visio et Alain nous explique qu’il ressemble à un beaufort mais que celui-ci est une pièce unique… ni une ni deux nous recherchons Beaufort 16 et tombons alors sur l’annonce de Zou Maï !
Magie de la vie, connexion à la probabilité infime ! Ils nous accueillent à Leros avec tant de générosité et de joie de vivre : partage des bons professionnels de l’île, conseils techniques, aide précieuse, jeux avec les enfants… Il est tellement agréable de se sentir accueillis et entourés humainement et techniquement.
Au-delà de l’entretien et de l’hivernage classique, nous avons deux tuiles :
+ une hélice abimée par un bout qui s’est pris dedans lors d’une marche arrière, erreur courante mais qui a causé des dégâts sur l’hélice.
+ Le démarreur du moteur qui a son support cassé. Le mécanicien marseillais spécialiste de la marque Perkins a Marseille va nous être d’une grande aide, nous nous connaissons bien car il nous avait aidé à préparer Zou Maï avant notre départ.
Les Cyclades, un terrain de nav’ idéal…
Après deux mois à sillonner ces îles en long en large et en travers, nous partons heureux d’avoir pris le temps de découvrir ce territoire et ses chorales (villages traditionnels essentiellement perchés au centre de l’île, comme le sont les villages corses d’ailleurs pour se protéger des envahisseurs qui venaient alors de la mer), de naviguer quand le vent était là, de nous protéger des coups de Meltem et d’en profiter notamment pour faire de la Wing.
Les Cyclades nous ont également réjouit de par ces lignes graphiques, ces terres pelées, ces chapelles qui surplombent les sentiers et animent les paysages et les villages.
Les grecs portent vraiment soin aux espaces publics, tant par leur propreté que par les dessins qui façonnent les places, ruelles et sentiers pour accéder aux multiples chapelles et monastères.
Chaque île à son identité, ses particularités mais également une cohérence qui les rassemble. Une architecture respectée où les maisons blanches et dômes bleus ressortent de ce paysage aride et rocailleux.
Les multiples tavernes, resto familiaux où l’on cuisine maison, ponctuent le littoral et animent les villages et les mouillages.
On a un vrai coup de cœur pour ce terrain de jeu où la navigation y est parfaite :
+ du vent, du vent et du vent : ici on navigue à la voile
+ des superbes baies abritées des vents dominants : le grand plus des îles, il y a toujours une côte sous le vent !
+ une distance entre les îles qui est parfaite pour caboter : entre 15 et 40 MN, de quelques heures à une petite journée de navigation
+ des paysages magnifiques, des mouillages qui ne roulent pas (bien plus reposant), une diversité des côtés : falaise, sable, roche.
+ Une eau translucide, mais qui reste cependant peu peuplée du monde aquatique
Ce n’est pas pour rien si ces îles sont si renommées. On a trouvé les Antilles de la Méditerranée !
On est tout de même conscients que nous y sommes allés en fin de saison et qu’il y a un vrai sujet sur le tourisme de masse dans ces petites îles aux ressources limitées. Que ce soit des touristes ou des plaisanciers, il y a une sur-fréquentation qui pose de réels soucis tant dans la gestion des ressources que des déchets. Ces villages côtiers se transforment pour accueillir les touristes et sont complètement désaffectés l’hiver. Le must dans le genre est Santorin qui accueille des milliers de touristes en même temps via notamment les croisiéristes !
… où l’on y fait de belles rencontres…
Alors que le mois d’août est vécu à quatre, presque en huit clos : nous avons bien pris conscience que nous sommes des êtres sociaux et que l’harmonie à bord ne peut avoir lieu si et seulement si nous alternons des moments de famille et des moments plus en lien avec des amis de longue date ou des rencontres de voyage.
Les mois de septembre, octobre et novembre sont quant à eux ponctués de jolies rencontres et visite de la famille et des amis !
Ce qui nous marque dans ces rencontres est que chaque voyage est unique, imaginé et façonné différemment en fonction des envies, des besoins, des possibilités financières et du temps. Voici quelques exemples :
+ Sandra et Roy et leur deux enfants, famille israélo-norvégienne vivant sur un super maramou (bateau de voyage très sécurisé où toutes les manœuvres peuvent être réalisées depuis le cockpit en solo) avec leurs deux enfants. Ils naviguent en Méditerranée l’été, partent par les airs en Indonésie l’hiver et vont s’installer en Crète au printemps pour accueillir un nouveau-né ! leur fille ainé suit des cours en ligne de 10h à 15h tous les jours et ont un rythme où ils restent souvent une semaine dans chaque mouillage.
+ Tiphaine et Jonathan, couple de français (breton et glénanais) et leurs deux filles partent pour 1an et demi en voyage, départ de Paimpol, tour de Méditerranée en passant par le Canal du midi à l’aller et Gibraltar au retour et visite de la Norvège sur le chemin du retour.
+ Ester et Menno et leurs deux petits néerlandais de 2 et 4 ans sont sur un Delher 43 et partent 1 an et demi en Méditerranée. Ils naviguent tout l’hiver sauf 1 mois pendant les fêtes.
+ Alain et Valérie, retraités français, naviguent depuis 8 ans principalement en Grèce. Ils rentraient jusque-là régulièrement en France mais en ont de moins en moins envie.
…et où l’on vit des amitiés
Et puis il y a les retrouvailles avec la visite de mon papa, de Guillaume et de la tribue Chavane : Agathe, Mat’ et leurs trois fistons. Tellement bon de partager des amitiés à bord, de voir avec quelle facilité on se retrouve, on fait le point de ce que chacun d’entre nous vivons et partageons des moments de vie précieux et intenses.
L’aventure continue à Terre
Notre timing s’est vraiment bien accordé avec la météo. On arrive à Leros le 12 novembre avec une petite brise et encore 25°. Le week-end suivant les premiers vents froids d’hiver pointent le bout de leur nez, invitant nuages, grains, orages et belle houle.
Nous laissons Zou Maï à l’abri pour l’hiver et prévoyons de revenir la 2ème quinzaine de mars pour le mettre à l’eau le 12 avril 2024.
Vincent et les garçons vont directement en Turquie rejoindre la famille chez qui nous allons passer une bonne partie de l’hiver tandis que je fais une escale en France pour environ quinze jours !
Nous voilà redevenu terriens !!
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